J’ai commencé cet article en 2016,
je le reprends (et le termine) donc 6 ans plus tard.
Parce que je suis retombée sur le brouillon
et que ce bilan résonne encore en moi

Je me rappelle très bien du jour où nous avons « pris la décision de faire un enfant« . C’était il y a maintenant plus de trois ans, dans un restaurant de Lisbonne.
Je m’en rappelle si précisément que je me vois encore lever ma cuillère pleine de flan et m’étonner de la réponse de mon mari. Il était d’accord, il était prêt : alors on pouvait y aller ! L’étonnement à vite laisser place au ravissement.
A ce moment là je peux dire qu’on était en train de planifier cet enfant. On était remplis de cette certitude que ça allait se faire comme ça. On le voulais  et puis hop!
D’ailleurs 3 mois après je croyais que j’étais enceinte…

Avec le recul cela me fait rire (jaune).
Car même si j’étais assidue en cours de SVT, et que je savais « comment faire un bébé », je n’avais vraiment aucune idée de ce que cela représentait « en vrai ».

Pourtant j’avais effacé mon cycle menstruel avec tant d’application, étant sous contraceptif total depuis 15 ans. J’ignorais donc totalement quel était mon cycle. Et plus important encore, j’ignorais complètement que la « fenêtre de tir reproductif » était aussi courte et prédéterminée

Comme nous étions bien heureux et innocent !
A la limite de l’inconscience même. ^^

(En même temps c’est durant ce même séjour
à Lisbonne qu’on a pris notre plus belle cuite en couple 😛 )

Mais après tout, il y en a bien qui tombent enceinte comme ça ! 

Les deux ans qui ont suivi m’on fait comprendre que c’était loin d’être aussi facile que ça
Un point c’est tout.

Après 2 ans d’échecs, de rendez-vous médicaux, de prises de conscience, d’examens, d’opération et de fausses couches… J’en étaient venue à ne plus savoir pourquoi je voulais tant ce bébé.
Ou plutôt : pourquoi étais je si pressée à vouloir cet enfant ? 

  • Bien sûr il y a le « parce que j’en ai envie« . Que j’exprimerais aussi par « parce que j’en ai le désir chevillé au corps« .
  • Il y avait par ailleurs l’idée, beaucoup plus morbide, du « je ne veux pas vieillir sans enfant« .
  • Enfin je n’oublierais pas le « parce que j’ai envie de m’investir dans une vie qui va voir le jour, grandir, découvrir, aimer et devenir indépendant« 

Mais je crois que la réponse tient globalement à tout cela en même temps.

Or avec le délais et les frustrations, ces motifs assez simples font place à une motivation beaucoup plus guerrière. Face aux échecs on s’entête, on se focalise et … on oubli l’essentiel !
Or c’est très déstabilisant lorsque  vous faite le point et que, dans un moment de vide, vous réaliser que vous ne savez plus pourquoi vous en êtes là!

Désormais j’ai deux enfant et la plus grande approche des 6 ans. C’est un peu facile de tirer une leçon de tout cela.
Je me rappelle parfaitement du gouffre d’inquiétude, de la frustration et du sentiment d’injustice.

Je me rappelle aussi du recul que j’ai pris sur ces questions lorsque ma 1ère grossesse s’est installée pour de bon. Lorsque la va-t-en guerre a fait face à sa maternité et à pu faire la part des choses entre les désirs contrarié et les vrais besoin de maternité. Le fait de ne plus être en solo  et d’accompagner cette vie pour des dizaines d’années à venir.

Le recul de plusieurs année apporte aussi une prise de conscience qui permet de prendre de la distance et d’accepter les tords de l’époque.

Car, oui, à trop vouloir être parents on en oubli nos vrais désirs d’enfants.
C’est un peu notre lot à tous d’ailleurs : lorsqu’on vous dit « non » on se vexe, on tape du pieds et on est si occupé à manifester sa contrariété (ou à trouver des solutions)  qu’on en oubli pourquoi on était là !  
Finalement si on regarde les colères de nos enfants … on en est pas si loin. Non ?